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Summertime

(1898 – 1937)

 

Porgy & Bess est une partition révolutionnaire à plus d’un titre. Imaginons le sentiment du spectateur américain des années trente se retrouvant plongé dans l’univers des ghettos noirs. Gershwin montre sans fard l’intensité de la vie d’un tel lieu, la richesse et la bassesse humaine. Il avait pris le temps d’étudier ce milieu de l’intérieur et d’en comprendre le fonctionnement et les règles. L’œuvre bouleverse non pas parce qu’elle s’apitoie sur une communauté, mais en raison de la sincérité de l’histoire. L’opéra en trois actes Porgy & Bess a été cenee d’après une nouvelle de Du Bose et Dorothy Heyward. Le texte des chansons est d’Ira Gershwin.

 

Sur le plan musical, l’écriture est plus aboutie que dans les autres partitions purement symphoniques du compositeur. Conscient de ses insuffisances en matière d’orchestration, Gershwin avait pris des leçons auprès de Joseph Schillinger. Il avait rapidement assimilé non seulement l’orchestration “traditionnelle”, mais travaillé aussi la maîtrise de l’écriture du blues, du Negro spiritual et du jazz. L’atonalité et la polytonalité ceneees élargissent le cadre du matériau sonore. De fait, l’auditeur perd rapidement tout repère stylistique. Dans les années vingt et trente, le souci d’élargir les influences esthétiques, de ne plus enfermer l’écriture dans les seules règles occidentales “classiques” n’était pas une nouveauté. Les œuvres de Stravinsky et Hindemith, par exemple, et dans une moindre mesure celles de Ravel témoignaient, en Europe, d’une volonté artistique comparable.

 

La conception même de Porgy & Bess, le découpage des scènes est d’une profonde originalité. En effet, les airs les plus célèbres (Summertime, Bess, you is my woman now…) sont parfaitement intégrés à l’action. Il ne s’agit donc pas de “morceaux de bravoure” à l’instar d’airs de partitions véristes italiennes ou d’opéras comiques français. La souplesse et la cohérence du livret forment, à n’en pas douter, un réquisitoire contre une certaine société américaine. Pourtant, le public majoritairement blanc fit un triomphe à Porgy & Bess et à ses interprètes pour la plupart noirs. Chacun avait compris qu’il s’agissait d’une œuvre majeure qui transposait une réalité sociale sur cene et don’t l’expression appartenait pleinement à la culture américaine.

 

L’œuvre fut créée au Colonial Theater de Boston, le 30 septembre 1935. Dix-huit ans plus tard, elle fut donnée pour la première fois en France, au théâtre de l’Empire, à Paris.

 

La mélodie Summertime fut composée en décembre 1933 et créée deux ans plus tard par la chanteuse Abbie Mitchell dans la production de l’opéra. Le style de cette chanson bâtie sur deux couplets de seize mesures est emprunté au Negro spiritual. Les paroles de Du Bose Hayward et d’Ira Gershwin sont portées par une berceuse qu’interprète le personnage de Clara. Dans le premier acte de l’opéra, elle endort son enfant. Le thème est repris par la suite à la manière d’un leitmotiv.

 

Pour l’anecdote, une institution – the Summertime Connection – a répertorié tous les enregistrements de la mélodie : il en existe plus de 17000 versions !